Ainsi que vous le savez, vos élus CFDT adressaient en avril dernier une lettre ouverte au Directeur Exécutif en charge de l’Innovation, Monsieur Bruno Zerbib. À la suite de celle-ci, Bruno Zerbib a tenu à nous recevoir lors d’une réunion dite « bilatérale » qui s’est tenue le 14 mai. Nous sommes heureux de partager avec vous les points marquants qui sont ressortis de nos échanges fructueux.


Pour rappel, cette lettre insistait sur des points qui nous semblaient majeurs, à savoir les défis systémiques auxquels notre entreprise est confrontée. Ainsi avons-nous ouvert les échanges par la question de la gouvernance financière du groupe, en particulier lorsqu’elle peut conduire les entités à privilégier leur optimum local au détriment de l’optimum global (à l’échelle du groupe), quitte à prendre des décisions parfois toxiques.

 

En effet, cette gouvernance peut nous conduire à nous comporter comme une somme d’entités individualistes plutôt que comme un groupe qui mutualise pleinement ses moyens. À l’échelle de notre division, cela conduit Orange Innovation à se comporter comme une Entreprise de Services Numériques (ESN), donnant priorité à la refacturation aux pays sur la valeur créée pour le groupe.

 

Sur ce point Bruno Zerbib rejoint notre diagnostic sur l’existence de silos, nous confirmant au passage que ces préoccupations animent les discussions du COMEX portant sur le Nouveau Modèle d’Entreprise (NME), décrivant cet écueil de la gouvernance ainsi : « Les différentes entités ne jouent pas dans le même film ».

 

Poursuivant son illustration, il nous expliquait l’enjeu pour les dirigeants du groupe de converger afin de « tous se retrouver dans le même film ». À cette aune, il est clair que l’objectif pour Orange Innovation est de démontrer combien nous créons de la valeur pour l’ensemble d’Orange. Bruno Zerbib nous confiait qu’il s’agit là selon lui d’une question centrale de la survie d’un Groupe comme Orange sur le long terme.

 

Poursuivant sur les difficultés posées par ces objectifs parfois divergents des entités du groupe, nous avons ensuite traité des contradictions entre les attentes de standardisation des services et les demandes spécifiques qui génèrent une surcharge de travail. Nous avons également pointé du doigt les problèmes de communication lorsqu’ils entrainent confusions et malentendus sur les objectifs des projets, les délais, et les attentes en termes de résultats, ce qui peut mener à des engagements non fondés et générer des frustrations au sein des équipes.

 

En réponse à ces préoccupations, Bruno Zerbib nous a proposé une révision des méthodes de travail, si nécessaire, pour éviter les engagements basés sur des analyses insuffisantes. Il a suggéré l’introduction de contrats de projet plus structurés qui définiraient clairement les attentes et les délais, basés sur une évaluation formelle et détaillée comprenant la portée du projet et les ressources nécessaires à sa mise en œuvre.

 

Bruno Zerbib a également mis en avant l’idée de créer des plateformes mutualisées pour optimiser les ressources et les compétences à travers le groupe. Il a de nouveau souligné que la création de valeur pour le groupe devrait être le critère principal de performance, remplaçant les anciennes méthodes centrées uniquement sur les résultats financiers. Cette approche permettrait non seulement d’améliorer l’efficacité mais aussi de renforcer la cohésion au sein du groupe.

 

Pour illustrer son propos, Bruno Zerbib a discuté des défis spécifiques liés à la mise en œuvre de technologies comme l’intelligence artificielle (IA) et la manière dont ces technologies pourraient être déployées de manière plus efficace à travers des plateformes partagées. Il a insisté sur la nécessité d’une approche plus stratégique et réfléchie dans la prise de décisions et la planification de projets, qui prendrait en compte les besoins réels du groupe ainsi que les ressources dont il dispose, sans surcharger ni sous-utiliser ses potentiels.

 

C’est un engagement fort qui a été pris par Bruno Zerbib devant vos élus CFDT d’aborder et de résoudre les problèmes soulevés par les représentants du personnel. Avec les réformes proposées, Orange pourrait être sur la bonne voie pour transformer ses défis en opportunités, en améliorant ainsi la gouvernance, la performance et la satisfaction des employés à tous les niveaux de l’organisation.

 

Nous avons apprécié d’avoir pu avoir cette discussion qui s’est déroulée dans un climat d’échange franc et sans détours, et avec une écoute bienveillante de la part de notre interlocuteur Bruno Zerbib, qui nous confiait à l’occasion de cet entretien qu’il nous considérait, les représentants du personnel, vos élus CFDT, comme jouant un rôle salutaire de « yeux et oreilles » au sein du groupe, par notre capacité à lui remonter des informations usuellement absentes de ses canaux officiels.

 

Nous sommes convaincus que nous pouvons faire avancer les choses en partageant directement et sans intermédiaire au plus haut niveau nos idées. Nous continuerons à être une force de proposition pour la Direction pour le bien des salariés et du groupe. Nous comptons bien sûr continuer dans cette voie d’un dialogue social de qualité, en phase avec les valeurs que nous défendons.